vendredi 12 avril 2013

A Balobe qui construit sa maison doit recevoir de l’argent



 Depuis plus 15 ans, les habitants d'Opienge étaient déplacés à cause de la guerre, à leur retour, ils sont dépourvus de tout. Assistés en vivre, et semences ils sont sensibilisés à se prendre en charge et reconstruire leurs villages pour obtenir un gain.

Opienge-Balobe, en territoire de Bafwasende district de Tshopo,  province Orientale est situé à 472 km au Nord Ouest de Kisangani, dégarni de sa population depuis plus de 15ans à cause de la guerre.


Voilà a peine 3 ans, que 12 850 ménages ont commencé à regagner dans leurs villages.
Ces retournés n’ont accès à  rien pour leur survie, ils dorment dans des cases de fortune: «Nous avons trouvé nos maisons brûlées, nos champs envahis par la forêt. Nous  sommes abandonnés à nous-mêmes.pas de routes, personne ne s’approche de nous", regrette un notable à Opienge

Mais l’attention est ailleurs:" Pourquoi les humanitaires ne s'occupent que des déplacés, mais pas de retournés? " S'interroge Norbert Salimini, enseignant.


La situation est pareille à  Balobe, groupement situé à 60 km d'Opienge: " 625 familles sont aussi rentrées, Ils arrivent main vides, ils n'ont ni champs ni maisons ", regrette Fikiri Paul chef de village Basongala Mangobo.
 Ces filets nous servira pour la pêche pour notre alimentation, mais aussi pour vendre à ceux qui ont de l'argent. dit cette habitant.

 pépinière des aubergines


Assistance et auto-prise en charge
Malgré la route impraticable, le CICR brise les obstacles à travers son projet argent contre travail qui vise à réinjecter un flux de monnaie dans cette communauté enclavée et oubliée, après l’avoir sensibilisée pour construire des maisons, une somme de70$ est donnée à chacun qui a achevé la construction.
 Plus de 150 familles de retournes  sur cet axe ont  reçu des  outils ainsi que le matériel de pêche et semences maraichères pour s’alimenter.
Depuis fin décembre 2012, une centaine de maisons ont été reconstruites.
Dans la région d’Ango, en district du Bas Uelé et d’Opienge, 20 associations agricoles sont constituées et suivies par un technicien agricole du CICR pour la multiplication de semences de riz dont chaque association gère 1ha.

 Il a achevé sa maison il vient de bénéficier 70$ qu'il garde jalousement



 Très motivé cette habitant chercher aussi à achever sa maison pour gagner le 70$



 A Opienge 5 associations ont récolté 4 090 Kg de riz et chaque membre a reçu 50 kg de semences pour le prochain cycle cultural et 375 autres familles ont reçu chacune 10kg de semences : « Je suis très content  de recevoir 10kg du riz, je veux le planter pendant cette saison ; avec cette initiative après quelques années notre village sera un grand producteur du riz», se félicite un habitant
 Avant que le CICR ne passe dans ce village les retourné vivaient dans cases de fortunes
 Une motivation humanitaire


Ironie du sort, malgré cet afflux de retournés, il n’y a personne qui les assiste. La plupart des humanitaires ont tourné leur regard vers les déplacés, mais CICR, sous délégation de Kisangani, a brisé cette absence humanitaire : " la vie est précaire à Opienge-Balobe, plusieurs familles n'ont pas de maisons. Ils n'ont pas de quoi se nourrir, ils ne vivent que des fruits sauvages. Ceci nous a motivé à les assister, surtout que  personne ne va vers eux,  voilà notre mission", souligne Caroline, chef de la  sous délégation du CICR Kisangani. " En novembre dernier, nous avons distribué des intrants agricoles et des kits agricoles mais aussi le projet argent contre travail. C’est juste un coup de pousse" poursuit-elle.

 Touts les villageoise se construisent désormais une case
 Les hommes aident les femmes à la préparation de l'argile pour couvrir le mur des leurs maisons.


Tous les habitants sont satisfaits: «merci au CICR, avec la machette qu'il m’a donnée j'ai défriché mon champ, il m’a aussi donné la semence des amarantes et des aubergines, aujourd'hui j'ai fini à construire ma maison. On m’a en suite payé 70$ avec lesquels j'ai acheté un matelas, des assiettes, une pièce de pagne pour ma femme,  et ce pantalon que je porte", confirme Norbert.
Des pêcheurs s’en réjouissent : «avec les filets, je pêche dans la rivière Tshopo  et  je vends mes poissons aux militaires qui ont l’argent ».

 La délégation du CICR est passé se rendre compte de l'évolution du projet en payant ceux qui ont achevé la construction.


Les besoins sont énormes les habitants lacent un cri:" seul le CICR ne peut soulager nos problèmes, que tous les humanitaires emboitent le CICR, nous n’avons rien, les maladies nous attaquent", s’indigne Alphonse Ayali Abede, chef de poste d'encadrement administratif d'Opienge
Opienge est un village qui manque tout, même la monnaie:"N'eut été la présence de militaires FARDC en position, l'argent ne pouvait même pas circuler ; avant tout s’achetait par troc. Que l’Etat nous ouvre au moins cette route de PK 238 jusqu'à Bolobe", recommandation  d’un notable.

Ces enfants ont besoin de tout que le communauté ses mobilisent pour atténuer leurs souffrances


                                                                                                                            

jeudi 11 avril 2013

"Produire et consommer le riz local"


Mateso Baibingi le géniteur de la variété du riz Baibingi1 demande un soutient pour vulgariser cette variété partout en République Démocratique du Congo




La cinquantaine, ingénieur agronome de formation, Joseph Mateso Baibinge a été pendant vingt-cinq ans chercheur à l'Institut national pour l'Etude et la Recherche agronomiques à Yangambi, dans la Province Orientale de la RD Congo. Il a mis au point d'une variété de riz pluvial, le baibinge1, qui pourrait remplacer à terme le riz importé.

Picha na Mazungumuzo: Pour commencer, pouvez-vous nous parler de vos travaux de recherche sur le riz pluvial?

Joseph Mateso Baibinge: Mes recherches m'ont conduit à inventer une variété de riz que j'ai nommée le baibinge1 pourquoi a-t-il fait ces recherches ? Une variété mise au point en 2008 et homologuée en 2010 dans le journal de l'Institut International de Recherche sur le Riz  (IRRI)  aux Philippines mais déjà vulgarisée auprès des riziculteurs en 2009.
Le baibinge1 est une variété très rentable, jusqu'à 2500 kg/ha en zone rurale et 4000 kg/ha en station, dans des conditions normales, sans engrais. Il se cultive sur un cycle court de plus ou moins quatre mois. Quelle différence de productivité par rapport au riz actuellement cultivé ?


P N M: Cela fait quelques années que cette variété de riz a été homologuée et vulgarisée. Pourtant, on ne le trouve pas facilement sur le marché local?

J M B: Pour l'instant, le baibinge1 est distribué à faible échelle, principalement au marché de Kisangani. Mais les consommateurs peuvent également s'approvisionner auprès des Ong basées à Kisangani centre ou à la station de recherche de l'INERA à Yangambi BA-BESA, dans le Bas Uélé, notamment dans le district de Tshopo.
Ici à Opienge, on est encore à la phase de récolte. Nous sommes en train d'assurer sa promotion auprès des retournés de guerre. La grosse difficulté que nous rencontrons dans la production du baibinge1, c'est que la récolte n'est pas encore abondante, car certains riziculteurs ne respectent pas les consignes de base pour la mise en culture. D'autres ne veillent pas suffisamment à protéger leurs champs contre les prédateurs qui déciment une bonne partie des récoltes. Donc ça ne marche pas terrible…Est-elle adaptée aux conditions de culture des agriculteurs ?


PNM: Avez-vous l'ambition de supplanter ou concurrencer le riz importé et consommé à Kisangani?

J M B: Notre ambition est de faire en sorte que les populations puissent consommer du riz produit localement. Il faudrait, pour y arriver, avoir la possibilité de poursuivre les recherches, d'améliorer la variété ou d'en inventer d'autres, de qualité supérieure, pourquoi pas baibinge2, 3, etc. C'est en produisant et en consommant local qu'on pourra aussi lutter contre les pénuries de riz et assurer ainsi l'autosuffisance et la sécurité alimentaires.  Je suis certain que nous pouvons arriver à une meilleure productivité, sur des cycles plus courts. Mais cela suppose des moyens et un appui du gouvernement, pour la promotion de cette variété auprès des populations, dans toutes les provinces du pays, à commencer par ici, en Province orientale.


PNM: Concrètement, quels sont les différences entre le baibinge1 et le riz consommé localement? 

J M B: Le riz baibinge1 est une variété long grain, à la différence du riz consommé localement, qui a un grain arrondi et court. Après décorticage, le baibinge1 perd à peine 30% de son volume alors que le riz importé n'est rentable qu'à moitié, avec beaucoup de brisures. Je voudrais ajouter que, question production, la mise en culture, le battage et le décorticage du baibinge1 sont très faciles.

On peut noter également des différences en ce qui concerne la cuisson. Le baibinge1 gonfle bien à la cuisson et ne colle pas. Il a un léger arôme et beaucoup de propriétés organoleptiques, c'est-à-dire du goût, de la texture et beaucoup de consistance.


PNM: Sans moyens matériels et investissements, comment arriverez-vous à le promouvoir et commercialiser?

JBM : En 2012, avec l'appui du Comité International de la Croix Rouge (CICR), près de 755 ménages ont reçu chacun 10 kg de semences pour cultiver ce riz. On est en ce moment en phase de récolte et chaque producteur doit rétrocéder près du tiers de sa récolte au CICR qui va se charger de la redistribution auprès d'autres familles. Pour l'instant, il ne s'agit que d'une formule à petite échelle. Si on veut toucher plus de consommateurs, il faudra évidemment développer d'autres stratégies commerciales. Ce qui suppose, comme souligné plus haut, des moyens financiers et logistiques importants.


Propos recueillis par Alain Wandimoyi