Le
Secrétariat de la Conférence Internationale sur la Région des Grands lacs et la
société civile minière du Nord-Kivu expriment leur crainte de voir les réseaux maffieux, qui tiraient profit des minerais du sang qui
alimentent les guerres dans l'Est de la RDC, revenir avec force. Faisant suite au
décret du 3 février dernier, signé par le nouveau président américain, Donald TRUMP
et qui projette l'annulation de la Section 1502 de la loi américaine
Dodd-Frank, réglementant le commerce des minerais en provenance de l'est de la
RDC.
La vue aérienne d'une partie de la bourgade d'Itebero en secteur de Bakano territoire de Walikale riche en minerais
Dans
la déclaration de la CIRGL
du 14 février 2017 et d'autres observateurs avertis du Nord-Kivu soutiennent
que l'est de la
RDC n'étant pas encore entièrement stabilisé, l'annulation de la
section 1502 de la loi Dodd-Frank peut contribuer à la résurgence des groupes
armés et au renforcement de l'exploitation illégale des minerais au profit des
réseaux maffieux
internationaux. C'est comme l'a déclaré sur les ondes de radio Okapi Monsieur
Prince Kihangi, responsable de l'Ong BEDWA Nord-Kivu:
« Il y a eu des initiatives au
niveau régional mais au-delà de ça, cette loi américaine Dodd-Frank. Si nous
faisons référence à ces initiatives, puisqu'au niveau interne nous n'avons pas
été à mesure de contrôler le secteur des mines. Ceux-là qui ont initié cette
voie d'arriver jusqu'au gouvernement américain, ce sont ceux-là qui tiraient
profit du désordre dans le secteur des ressources naturelles en RDC. »
Tout colis de cassitérite provenant de site verte doit impérativement être étiqueté avant sa commercialisation, ceci est le résultat de la loi dit "OBAMA"
Que pensent les Americans?
Cette loi a aidé la R.d. Congo d'organiser une police des mines
professionnelles qui contrôlent cette traçabilité des minerais dans les
zones d'exploitations, aussi mettre de l'ordre dans les coopératives
minières dans le territoire de Walikale
Devant une coopérative minière à Itebero en territoire de Walikale province du Nord Kivu une zone certifiée verte, des jeunes y travaillent en lieu et place de se faire enrôlé dans des groupes armés.
« Voilà pourquoi nous avons tenu d'envoyer ce communiqué
au gouvernement américain pour dire à Mr
Trump
que nous pensons que cette loi mérite d'être renforcée plutôt que d'être
annulée » Indique Prince Kihangi
de la BEDWA.
Un jeune qui trie la cassitérite à l'aide d'un aimant
Pour la
petite histoire, cette loi décrétée en juillet 2010 par le gouvernement
américain sous l'administration d'Obama, avait imposé un embargo de fait sur
les minerais de sang en provenance, spécialement de l'Est de la RDC. Bien que la loi ait affecté l'économie nationale
de la RDC, elle a permis, toutefois, la mise en place
du Mécanisme de Certification des minerais et de qualification des zones
minières crédibles.
Faute de l'impraticabilité des routes, pour écouler le produit des
minerais vers les marchés externes, c'est à l'aide de vélos qui
transportent au moins 250 kg de minerai jusqu'à Walikale centre avant d'atteindre Goma pour l'extérieur de la R. d. Congo
Ce qui a permis aux exploitants artisanaux de minerai des
sites déclarés vert dans le territoire de Walikale
de s'organiser en coopérative afin de bien tracer les minerais avec des
étiquettes depuis les puits jusqu'à l'exportation. Les mains noires qui
tiraient profit des minerais de sang, sont redoutées de financer les
guerres dans l'Est de la
RDC. Avec la suppression de cette loi ils sont libres de
revenir avec force. Cette crainte est exprimée par le Secrétariat de la Conférence
Internationale sur la Région des Grands lacs et la société civile du secteur
minier au Nord-Kivu. Alors, à qui profiterait la légalisation des
minerais de sang ?