Les habitants du Nord Kivu n'en peuvent plus. La
région est une poudrière en proie à une prolifération de groupes armés
souvent manipulés par des hommes politiques dont aucune négociation
n'est venue à bout. L'arrivée de la force internationale apparaît comme
un frêle espoir.
Au Nord Kivu, la tension monte dans les
territoires voisins de Masisi et Walikale, après la mort le 22 mai
dernier, du chef de la localité de Mutongo, qui aurait été capturé,
torturé et décapité par des forces de l'Alliance pour un Congo libre et
souverain (APCLS).
Malgré les appels au dialogue lancés par les autorités provinciales et coutumières, la situation reste tendue entre les ethnies hunde et nyanga. Depuis plus de deux mois, les affrontements entre militaires des FARDC et miliciens de l'APCLS se multiplient dans le Nord Kivu, à l'Est de la RD Congo. A Kitchanga, une localité située à environ 80 km à l’ouest de Goma, les populations sont sur le qui-vive. "Nous nous attendons toujours au pire. Les combattants de l’APCLS ont encerclé notre localité et il suffit d'une étincelle pour que les combats éclatent avec les FARDC", témoigne un habitant de cette localité, sur les antennes de radio Okapi.
Même inquiétude dans d'autres territoires de la province. "Le M23 a installé des brigades à 3 km de Vitshumbi et annonce la poursuite de la guerre jusqu'à Lubéro, Butembo et Béni. L'inquiétude grandit au sein de la population", déclare Omar Kavota porte-parole de la société civile.
A ce jour, il existe plus d'une trentaine de groupes armés. Des factions dites d'autodéfense qui écument les villages et maintiennent l'Est du pays dans une grande instabilité. "Le Nord Kivu est une véritable poudrière, les communautés se défient et se méfient les unes des autres. C'est ce qui explique la création de milices ethniques ou communautaires", regrette un membre de la société civile du Nord Kivu.
D'où vient le problème?
Les analyses ne manquent pas pour expliquer les conséquences des tensions dans cette région de la RD Congo, avec les déplacements de populations qui débouchent sur d'interminables conflits fonciers, difficiles à gérer par un pouvoir coutumier inexistant. Sans compter l'opportunisme d'hommes politiques qui manœuvrent dans l'ombre pour leurs propres intérêts. Certains notables n'hésitent pas à relire l'histoire coloniale du Kivu, avec les vagues de migrations des pasteurs tutsis et agriculteurs hutus au 19ème siècle et au début du 20ème. Certains de ces notables relient d'ailleurs les actuels conflits fonciers aux rectifications de frontières opérées en 1910, avec l'attribution de la majeure partie du lac Kivu, dont l'île d'Ijwi, à la colonie belge du Congo .
Pour d'autres, les raisons de la crise à l'Est du pays sont plutôt à chercher dans la mauvaise gestion du pays depuis l'indépendance. "La colonisation a laissé place à une dictature et l'Etat n'a jamais été capable de former et d'encadrer les militaires. Les dissensions et divisions au sein de l'armée se sont accentuées depuis la rébellion, il y a seize ans, de l'Alliance des Forces démocratiques de Libération du Congo (AFDL), qui a conduit à la guerre à l'Est", estime Jaribu Muliwavyo, député provincial.
Malgré les sommets internationaux, les multiples rencontres et dialogues politiques, l'instabilité persiste et les populations, dans la peur et l'incertitude, attendent toujours des solutions pour un retour durable de la paix.
Face à cette situation impatience se conjugue avec scepticisme. Des initiatives ont été mises en place, des propositions annoncées, des négociations engagées, y compris le partage du pouvoir. Mais aucune mesure n'a encore permis de sortir le pays du tunnel. "On est fatigué des guerres interminables qui tournent autour des questions foncières, de territoire ou de nationalité. Que les politiciens cessent de nous manipuler. L’Etat doit clarifier les textes législatifs afin de départager les gens", souligne un enseignant déplacé.
Un mince espoir subsiste, avec la mise en place d'une force d'intervention internationale et le redéploiement des militaires congolais qui reprennent le dessus sur le terrain.
Malgré les appels au dialogue lancés par les autorités provinciales et coutumières, la situation reste tendue entre les ethnies hunde et nyanga. Depuis plus de deux mois, les affrontements entre militaires des FARDC et miliciens de l'APCLS se multiplient dans le Nord Kivu, à l'Est de la RD Congo. A Kitchanga, une localité située à environ 80 km à l’ouest de Goma, les populations sont sur le qui-vive. "Nous nous attendons toujours au pire. Les combattants de l’APCLS ont encerclé notre localité et il suffit d'une étincelle pour que les combats éclatent avec les FARDC", témoigne un habitant de cette localité, sur les antennes de radio Okapi.
Même inquiétude dans d'autres territoires de la province. "Le M23 a installé des brigades à 3 km de Vitshumbi et annonce la poursuite de la guerre jusqu'à Lubéro, Butembo et Béni. L'inquiétude grandit au sein de la population", déclare Omar Kavota porte-parole de la société civile.
A ce jour, il existe plus d'une trentaine de groupes armés. Des factions dites d'autodéfense qui écument les villages et maintiennent l'Est du pays dans une grande instabilité. "Le Nord Kivu est une véritable poudrière, les communautés se défient et se méfient les unes des autres. C'est ce qui explique la création de milices ethniques ou communautaires", regrette un membre de la société civile du Nord Kivu.
D'où vient le problème?
Les analyses ne manquent pas pour expliquer les conséquences des tensions dans cette région de la RD Congo, avec les déplacements de populations qui débouchent sur d'interminables conflits fonciers, difficiles à gérer par un pouvoir coutumier inexistant. Sans compter l'opportunisme d'hommes politiques qui manœuvrent dans l'ombre pour leurs propres intérêts. Certains notables n'hésitent pas à relire l'histoire coloniale du Kivu, avec les vagues de migrations des pasteurs tutsis et agriculteurs hutus au 19ème siècle et au début du 20ème. Certains de ces notables relient d'ailleurs les actuels conflits fonciers aux rectifications de frontières opérées en 1910, avec l'attribution de la majeure partie du lac Kivu, dont l'île d'Ijwi, à la colonie belge du Congo .
Pour d'autres, les raisons de la crise à l'Est du pays sont plutôt à chercher dans la mauvaise gestion du pays depuis l'indépendance. "La colonisation a laissé place à une dictature et l'Etat n'a jamais été capable de former et d'encadrer les militaires. Les dissensions et divisions au sein de l'armée se sont accentuées depuis la rébellion, il y a seize ans, de l'Alliance des Forces démocratiques de Libération du Congo (AFDL), qui a conduit à la guerre à l'Est", estime Jaribu Muliwavyo, député provincial.
Malgré les sommets internationaux, les multiples rencontres et dialogues politiques, l'instabilité persiste et les populations, dans la peur et l'incertitude, attendent toujours des solutions pour un retour durable de la paix.
Face à cette situation impatience se conjugue avec scepticisme. Des initiatives ont été mises en place, des propositions annoncées, des négociations engagées, y compris le partage du pouvoir. Mais aucune mesure n'a encore permis de sortir le pays du tunnel. "On est fatigué des guerres interminables qui tournent autour des questions foncières, de territoire ou de nationalité. Que les politiciens cessent de nous manipuler. L’Etat doit clarifier les textes législatifs afin de départager les gens", souligne un enseignant déplacé.
Un mince espoir subsiste, avec la mise en place d'une force d'intervention internationale et le redéploiement des militaires congolais qui reprennent le dessus sur le terrain.
Alain Wandimoyi
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